Siméon: « Être prudent, faire le job et, surtout, ne pas s’exciter »

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C’est un Xavier Siméon déterminé, en grande forme et satisfait du travail abattu durant l’intersaison qui prendra part à ses 3e 24H du Mans avec pour objectif au minimum un podium.

Propos recueillis par Arnaud Dellicour, au Mans – Photos FIM

Comment te sens-tu avant d’aborder cette première manche ?

Plutôt bien. L’équipe est juste au top ! On a efficacement bossé cet hiver pour améliorer certains petits détails qui n’étaient pas parfaits l’an passé. C’était important car la concurrence a également beaucoup travaillé. On a vu en qualifque tout le monde a bien bossé car de nombreux équipages ont battu le record de la piste qui tenait depuis quelques années déjà. Cela promet donc une course assez dure, d’autant plus qu’en journée il fait quand même assez chaud ici. Personnellement, je me sens bien, même s’il y a un peu de pression car, en tant que champion 2021 on est attendu pour la gagne. Mais c’est une bonne pression, qui te porte vers le haut. On va faire le job pour essayer d’aller au bout de ces 24H avec un bon résultat à la clé.

Deuxième sur la grille, content ?

C’est très bien ! C’est à nouveau la Yamaha n°7 qui a fait la pole pour la 3e année consécutive. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est important de bien se qualifier puisque les cinq premiers marquent des points. Ici, on en prend 4 au lieu de 5, c’est pas mal ! Mais le plus important, c’est évidemment d’être devant en course. 

Ces 24H du Mans sont synonymes de souvenirs heureux avec une belle victoire l’an passé.

Effectivement, victoire en 2021, podium il y a deux ans ! Cette année, l’objectif, c’est évidemment de se battre pour le podium et, si l’on peut, décrocher la victoire. On a des consignes très claires de la part du team et des Japonais : être prudent, faire le job et, surtout, ne pas s’exciter. Le championnat compte trois courses de 24H cette année ainsi que les 8H de Suzuka, de nombreux points sont à prendre. On doit donc en marquer un maximum ici.

Quelle ambiance ces 24H ! Et quel monde après deux ans sans public.

Effectivement, deux ans que l’on roulait à huis clos. Cela fait du bien de retrouver le public, qui a répondu en nombre. Les séances de dédicaces ont fait le plein de spectateurs. D’ailleurs, le public est chaud bouillant ! Cela fait vraiment plaisir. Et j’espère que les fans de Suzuki nous porteront vers le podium et, pourquoi pas, la victoire. 

Un mot résume parfaitement cette course : mythique.

Oui. C’est une course à laquelle j’ai toujours rêvé de participer, depuis l’époque où je suivais mon père en course. Et le fait de pouvoir me battre pour la victoire ajoute un peu de piment supplémentaire.

Xavier, en comparaison avec une MotoGP, ta moto est…

Évidemment pas aussi pointue, moins rapide même si, par exemple, aujourd’hui (ndlr : vendredi) on a roulé à 3 secondes des MotoGP, ce qui est hyper-impressionnant. Il y a beaucoup de pilotes du MotoGP qui sont ici en endurance et qui se rendent compte que ce n’est pas du tout la même approche. Il faut aller vite, être régulier et surtout le faire 8 à 9 fois sur 24H. 

Techniquement ta moto dispose…

D’un gros réservoir, d’une grosse fourche pour être solide en cas de chute, de phares, de feux arrière, d’un poids conséquent, 45kg de plus qu’une GP je pense, et de 260ch, ce qui est pas mal. D’ailleurs, au Castellet, on croise à 340km/h. 

Ewc-24-H-Mans-2022-YOSHIMURA SERT MOTUL, Black Gregg, Simeon Xavier, Guintoli Sylvain, Watanabe Kazuki, Suzuki GSXR 1000, Formula EWC

Quelle approche faut-il adopter ?
Chaque course a vraiment son approche. Nous, on a un mot d’ordre. On connaît le rythme que l’on peut maintenir sans être au-delà de la limite tout en attaquant. Dès lors, on essaie de ne pas le dépasser. Mais si l’on voit que les adversaires augmentent le rythme, on ne s’énerve pas car on sait que l’équipe fait aussi le travail dans le box. On reste sur notre ligne de conduite. Et jusqu’à présent, cela a payé.

24H, il faut gérer la fatigue…

Quand tu te réveilles à 3H du matin, que tu as déjà fait cinq relais, qu’il fait cinq degrés et que tu dois repartir au combat, il faut une solide motivation car c’est très physique mais on vit quelque chose de particulier qui nous porte, qui nous transcende. Avant la course, on est toujours un peu inquiet de savoir si ça va aller mais la course procure une adrénaline si forte que cela nous permet de réaliser des choses que l’on n’imaginait pas forcément être capable de faire.

Rouler la nuit, un régal ?

J’adore ! La chance que l’on a ici au Mans, c’est que le circuit est mieux éclairé à certains endroits donc on voit assez bien mais cela reste quand même méchamment différent par rapport à la journée car on perd ses points de repère. Ensuite, il faut vraiment être vigilant car on est quand même une cinquantaine de concurrents sur la piste et à cette heure, certains sont fort logiquement plus fatigués que d’autres, je pense aux amateurs qui, eux, viennent pour relever un défi. Bref, il y a beaucoup d’aléas qui font que cette course est juste mythique.