Trois métisses qui ont pour nom Benelli, Brixton et Husqvarna…

Essais Motos Moto80
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Et pour prénoms Leoncino, Crossfire 500 et Vitpilen 401.

Il était une fois trois métisses. Une Italo-Chinoise au sang japonais, une Austro-Chinoise à l’accent anglais et une Suédo-Indienne au passeport autrichien. Et toutes les trois vivaient dans le même monde. Un monde qui se transformait peu à peu en immense «melting pot». Est-ce là le début d’une blague? Non, il s’agit plutôt du point de départ d’un comparatif entre trois motos A2. Et croyez-vous que nous avons envie de rigoler avec ça?

Texte Laurent Cortvrindt & Pieter Ryckaert

Il fut un temps – finalement pas si lointain – où, motos japonaises exceptées, on pouvait se fendre la poire à propos de tout ce qui venait de l'Est sur deux roues, brols chinois en tête. Mais attention. Les temps changent très rapidement même si, convenons-en, le vent n’a pas encore définitivement tourné. Prenez le cas de cette KT… pardon, Husqvarna Vitpilen 401. Husqvarna a toujours été un joyau de la couronne suédoise, notamment grâce à des hommes tels que Steve McQueen, l’incarnation apparemment éternelle de la «coolitude». Mais depuis que les Autrichiens de KTM ont repris la marque, les Vit- et Svart-pilen se voient fabriquées en Inde, dans l'usine Bajaj.

À première vue, il n'y a absolument rien de mal à cela. Surtout avec les Autrichiens sur le dos et le nez en permanence au-dessus d’une ligne de production devant répondre rigoureusement à leurs standards. Il y a quelques décennies, Benelli était aussi joyau de la couronne. Mais cette fois de la couronne d’Italie. D’ailleurs, si un jour j’explose les plafonds de l’Euromillions, la première moto qui rejoindra mon garage sera une Benelli: une GP500. Pourquoi? Tout simplement parce que la sonorité de ces machines reste inégalée. Cela ne vous suffit pas comme raison? Après quelques errances, Benelli est arrivée entre les mains du Chinois Geely ; par ailleurs propriétaire de Volvo et qui a récemment pris une participation majoritaire dans Qianjiang, le propriétaire de Benelli. Vous suivez? Oui, ce n’est pas simple le business en Chine. Je crois d’ailleurs que l’expression «C’est du chinois» vient de là. Ou peut-être pas… Enfin, bref! Chez Benelli aussi, on travaille d’arrache-pied pour gagner l’acceptation occidentale. Cette Leoncino est un premier pas dans la bonne direction.

Et enfin, devant nous, il y a aussi cette Brixton. Une marque autrichienne portant le nom d'un quartier «hype» de Londres mais qui développe ses moteurs en interne. Néanmoins, ces blocs voient ensuite un partenaire japonais intervenir pour la construction des prototypes avant que la production proprement dite ne se déroule en Chine. Pas simple non plus… mais pouvions-nous rêver d’un trio plus international?

Nouvelles marques

Face à ces trois métisses, on comprend tout de suite pourquoi ce genre de nouvelles marques (nous considérons également Husqvarna comme une «nouvelle marque» depuis qu’elle a abandonné son statut de fabricant exclusif de machines tout-terrain pour s’attaquer aux motos de route) occupe une place de plus en plus importante sur le marché des ventes. Venons-en donc au premier contact. La Vitpilen vole évidemment la vedette à ses concurrentes grâce à son look très stylé. Je n'ai d’ailleurs encore rencontré personne que le design de la Vitpilen laisse de marbre. Seule l'abondance de câbles ça et là contraste malheureusement avec sa jolie robe… et peut-être aussi son trop-plein qui laisse dégouliner de l’essence sur nos pompes! Le prototype de la Leoncino m’avait déjà impressionné à l'Eicma de Milan. Assis sur la version de production, mon enthousiasme retombe un peu. Après avoir roulé sur la 752S il y a quelques semaines, je me fais exactement la même réflexion: dieu que ces Benelli sont lourdes! Sera-ce à nouveau un handicap fatal? Nous allons rapidement le découvrir.

En fait, je me sens très attiré par la Crossfire, première Brixton qu’il m’est donné de chevaucher. Cela doit certainement jouer dans mon excitation. Néanmoins, les détails stylistiques sont remarquables, du logo incrusté dans le phare à ce X découpé dans le caoutchouc des repose-pieds. Les designers de la Crossfire 500 ont planché sur leurs tables de dessin, cela se sent. Ajoutez à cela un câblage cette fois bien dissimulé et vous comprendrez pourquoi la Brixton gagne sans trop de souffrance ce premier round consacré au style et à la finition.

Découvertes

En selle sur la Husqvarna, on remarque immédiatement à quel point celle-ci est mince et légère. Avec cette perspective, on a d’ailleurs davantage l’impression de rouler sur un cyclomoteur sportif que sur une moto à part entière. L’assise est haute et avec cette selle étroite et des bracelets clip-on, le corps repose très fort sur les poignets et les avant-bras. On ne va pas se mentir, quiconque privilégie un abdominal fort à une belle tablette de chocolat risque de ne pas faire long feu au guidon de la Vitpilen. Sur la Brixton, on monte immédiatement d’un, voire deux, niveaux en confort.

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