Royal Enfield Continental GT & Interceptor 650

Essais Motos Laurent Cortvrindt
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Royal Enfield a beau savamment entretenir le culte de ses modèles iconiques et exploiter une imagerie basée sur les faits de gloire de la marque ou des clichés auxquels tout motard ne peut que succomber, ses «twins» 650 ont les roues bien ancrées dans le monde d'aujourd'hui, sans chichis.

Texte Laurent Cortvrindt – Photos Motomondo

La Continental GT 650 n'a plus rien à voir avec le modèle qui l'a historiquement précédé, la 535. Et en ce qui me concerne, j'ai envie de crier: «heureusement»! Oui, la Royal Enfield Continental GT 535 reste l'un de mes plus douloureux souvenirs de motard. Et même pas à cause d'une chute! Non, cette moto, je l'ai haïe du premier au dernier mètre accompli à son guidon. J'ai tout détesté en elle: sa position inconfortable au possible, son boucan invraisemblable, sa maniabilité hasardeuse, son freinage inexistant et sa fiabilité plus que relative. Je me suis toujours demandé si la bécane que nous avions reçu en prêt pour une semaine, comme toutes les autres machines qui passent par la rédaction, n'avait pas été envoutée. Un mauvais numéro, cela peut toujours arriver. Mais en tout cas, ce trip fut le genre de calvaire que l'on n'oublie pas facilement. Et qui ne vous invite pas forcément à vouloir retenter l'expérience. Surtout si l'on doit la payer de sa poche. Heureusement, dans mon cas, ce serait plutôt l'inverse. Rouler sur tout (et donc parfois n'importe quoi) fait partie de mon job. Aussi, quand j'ai dû remonter en selle sur une Continental GT, fin 2020, pas question de me défiler, sous quelque prétexte que ce soit. N'attendant absolument rien de ce test, ma surprise n'en fut que plus grande. Un vrai bonheur. Quand Motomondo, l'importateur Royal Enfield pour le Benelux, nous a conviés pour une petite piqûre de rappel d'une centaine de kilomètres au beau milieu de nulle part (enfin presque, entre les champs et les digues de la province d'Utrecht), je ne me suis donc pas fait prier. Surtout qu'au menu, il y avait aussi l'Interceptor 650, sur laquelle je n'avais pas encore eu l'occasion de poser mes fesses.

Bon anniversaire

Royal Enfield fait partie des plus vieilles marques de moto au monde. Fondée en 1892 sous le nom de Eadie Manufacturing Company, elle obtient, un an plus tard, le qualificatif «Royal» grâce à un contrat gouvernemental. C'est également de 1893 que date le fameux slogan «Made like a gun». Même si, concrètement, l'entreprise n'a jamais fabriqué d'armes. En 1897, à la suite d'un changement en interne, apparaît le nom d'Enfield Cycle Company. Mais il faut attendre encore quatre ans, soit 1901, pour que la première motocyclette voie le jour, propulsée par un bloc Minerva positionné sur la roue avant. Aujourd'hui, Royal Enfield fête donc 120 ans de production. Un âge respectable, surtout en regard de l'histoire quelque peu chahutée de la marque. Le premier transfert de compétences a déjà lieu en 1956 puisque la construction de la Bullet 350 passe en Inde, chez Madras Motor Ltd. En 1970, Royal Enfield cesse sa production et depuis 1977, malgré ce nom typiquement british, tout est entre les mains de l'Inde. Beaucoup plus près de nous, les Continental GT 650 et Interceptor 650 sont présentées au Salon Eicma de Milan. La présentation à la presse a lieu un an plus tard et en 2019, l'importation débute en Europe.

Les deux twins sont donc déjà âgées de 5 ans. Ce sont les deux fers de lance de la gamme. Leur lancement a inauguré un nouveau chapitre pour Royal Enfield et a ouvert la voie à son expansion dans le monde. Depuis son lancement, l’Interceptor 650 a été la naked bike la plus vendue au Royaume-Uni et elle quadruplé les ventes de la catégorie des plus de 500cc en Inde. De son côté, la Continental GT 650 a aidé à remettre au goût du jour la culture des café-racers. Les 650 twins ont donc été bien accueillies sur les marchés mondiaux. L’Interceptor a remporté de nombreux prix, comme par exemple le titre britannique Best Retro Motorcycle of the Year en 2019 et 2020. Pour 2021, elles seront proposées, chacune, en 5 coloris.

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