Kymco G-Dink 125 – Compromis à la taïwanaise

Essais Scooters Vincent Marique
Partager

Est-ce à Taiwan que l’on comprend le mieux le scooter à l’européenne? Le nouveau G-Dink 125, synthèse fort intéressante dans le segment GT urbain, tend à le prouver, idéalement positionné entre bas et haut de gamme. Tarif sympa à la clé.

Avant de débuter cet essai, un mot sur la vie de Kymco: tout va bien ! L’année 2011 (1.262 unités) s’est soldée  par une progression de 27% par rapport à 2010, assurant au constructeur taïwanais une septième place au classement général des immatriculations de deux-roues motorisés neufs. A une poignée d’unités de Harley-Davidson, Kymco peut espérer gagner une place de mieux en 2012. Bref, la succes story du constructeur de Kaohsiung continue. Sur notre territoire il se vend plus de Kymco que de Kawasaki et de Suzuki! Prochain objectif, aller «chercher» le frère ennemi Sym qui, avec ses 1.848 unités en 2011, reste devant. Les nouveautés de la gamme 2012, dont le G-Dink 125, renforcent l’offensive.

Famille de Dink

La multiplication des modèles dans la gamme Kymco en dit long sur la confiance qui règne au sein de l’entreprise taïwanaise. Ces derniers temps les nouveautés se bousculent, sans toujours réellement remplacer un modèle existant, à tel point qu’il nous arrive de nous y perdre. Quoi qu’il en soit, le G-Dink est bien une nouveauté 2012 pour les consommateurs belges. Quatrième génération de la famille Dink (abréviation de «Double Income No Kids» = couple sans enfants) le G-Dink conserve les traits les plus étroitement liés à l’histoire de Kymco. Comprenez: une face avant harmonieuse qui n’est pas sans rappeler la silhouette d’un cygne. Mais tout est nouveau, à commencer par ce phare très réussi et intégrant joliment des LED faisant fonction de feux diurnes (c’est très à la mode). Occupant toute la largeur du nez du scooter, ce phare assure en outre une bonne présence dans le trafic. Autre caractéristique intéressante du G-Dink, ses deux larges prises d’air sous le phare contribuant fortement au look plaisant de l’engin. Le travail des feux est également soigné à l’arrière et assure une harmonie à l’ensemble. Bref, pas d’agressivité inutile mais une vraie personnalité, un joli scooter, sans discussion. Pour les coloris, outre le rouge flamboyant de notre essai, le G-Dink se décline en blanc, argent et aussi en bleu métallisé très classe.

Le G-Dink 125 se range parmi les GT urbains, c’est-à-dire ces scooters suffisamment compacts et légers pour se faufiler comme une anguille entre les bancs de voitures, mais sans sacrifier le confort de son (ses) occupant(s) et les aspects pratiques. Perché à 760mm, la selle accueille tous les gabarits à bord. Etroit (comme le scooter, d’ailleurs), le guidon vise le meilleur coefficient de pénétration dans les embouteillages. Et ça fonctionne, parfait dans ce rôle, le Kymco brille en outre par un comportement à la fois maniable et stable, la petitesse des roues (12 et 13 pouces) étant compensée par leur largeur (120 et 140). Toutefois, ce diamètre réduit associé à un poids plutôt haut perché peut perturber le novices lors des premières attaques de ronds-points, par exemple, où le G-Dink «tombe» dans la courbe. Au fil des jours on s’amuse sans retenue de cette velléité mais gare aux abus de confiance, les petites roues, à «haute vitesse», ça s’apprivoise.  Côté freinage, pas de chichi: ni freinage ni ABS, un choix assumé pour contenir le prix de vente final. Cela dit, le dosage des deux leviers est correctement établi. Le frein avant assure un bon mordant pour les situations d’urgence tandis que l’étrier arrière, au contraire, est doux et sert idéalement de ralentisseur dans la majeure partie des situations. Finalement, c’est très bien comme ça.

125 à 2 soupapes

Implanté à gauche de la roue arrière on retrouve le bon vieux 125cc à deux soupapes et injection (répondant aux normes Euro3). Bien connu dans la maison Kymco, ce monocylindre jouit d’une bonne réputation en matière de fiabilité. S’ils ne promettent pas monts et merveilles, ses 12ch le cantonnent plutôt à la ville et sa proche périphérie car avec une vitesse de pointe d’environ 100km/h, on se sent trop vulnérable sur les autoroutes (sauf aux heures de pointe, quand tout est à l’arrêt).  Comme nous l’avions remarqué sur le Kymco People 125 GTi (même moteur), le G-Dink 125 ne bondit pas comme un diable au démarrage. Il s’élance en douceur, puis seulement le petit coup de boost arrive, tout en légèreté. Mais ensuite, profitant de l’élan, ses reprises sont par contre tout à fait dans le coup. Sans tordre la poignée en permanence, la consommation moyenne gravite à un peu plus de 4l/100 km (réel). La contenance limitée du réservoir, 9l, accorde théoriquement 200 bons kilomètres d’autonomie. La nouvelle génération de japonais low cost fait mieux mais le Kymco G-Dink demeure une vraie solution pour soulager le poste «frais de déplacement» dans la comptabilité du ménage.

Confort pour tous

Le G-Dink nous a séduits par son confort, favorisé par une position naturelle (buste droit, bras tombant bien sur le guidon) et une selle vraiment accueillante. Le genre de scooter sur lequel on se sent bien et en confiance. Son plancher plat, marque de fabrique des Kymco de la famille Dink, est un vrai plus, surtout pour le transport d’un sac ou d’une mallette à ordinateur. Si un passager vous accompagne, il ou elle sera ravi(e) par le dosseret d’origine et les poignée de maintien. Le confort, c’est aussi son gabarit et son poids contenus (156 kilos), que l’on gare et manœuvre facilement sans risquer la tendinite ou le lumbago. Passant en revue l’équipement d’origine, l’essentiel est présent, à commencer par un tableau de bord fourni (horloge, jauge à essence, totalisateur partiel et les témoins de contrôle, un vide-poche, un crochet à sac et même un indicateur de passage à l’entretien. Sous la selle, la soute de belle contenance accepterait théoriquement un intégral mais, désolé, notre Shoei Qwest en taille XL ne rentre pas. A voir selon modèle, mais la contenance reste confortable pour envisager un crochet par le supermarché. Au besoin, le porte-bagage accueille un top-case.  

Conclusion

Le G-Dink 125 fait partie de ces très bons compagnons du quotidien. Un scooter efficace et fiable, qui plus est esthétiquement réussi, qui sera toujours prêt à vous offrir une solution alternative au pied levé en cas de grève ou, plus généralement, si vous saturez de tous ces «bouchons structurels». Fidèlement aux principes de bases chez Kymco, le rapport qualité/prix est soigneusement étudié. Jusqu’à la fin de ce mois de mars, le G-Dink 125 s’affiche à 2.882€ (à partir du 1er avril, ça passe à 3.034€). Pas cher et vite rentabilisé.

Un essai publié dans le Moto 80 n°736.