Michel Siméon: « Père ou pas, le job doit être fait et bien fait !»

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Quand Xavier roule en course, papa Siméon n’est jamais loin. Et certainement pas en mode groupie mais bien en tant que « helper ». Explication. (Propos recueillis par Arnaud Dellicour, au Mans)

Michel, quel est ton rôle sur les courses, au-delà de celui de papa?

Je suis « helper ». En fait, je facilite la vie de Xavier durant la course. Je m’occupe de faire sécher sa combi, son casque, ses dessous de cuir, ses gants, ses bottes, je prépare ses visières, remplis son camelbak d’eau. Le but, c’est vraiment que Xav ne doive plus se préoccuper que de son pilotage et qu’il profite pleinement des séances de kiné. 

Dans son camelbak, pas de boisson énergétique ? 

Non, que de l’eau de base. Rien d’autre. Bien sûr, avant et après chaque relais, il boit une boisson énergétique orangée. Mais en course, c’est un 1/2l d’eau pure.

Le gamin est-il exigeant avec toi ?

Oh oui ! Il faut que tout soit parfait. Et crois-moi, s’il y a une virgule qui manque, il ne se prive pas pour m’engueuler (ndlr : il se marre).

Pas facile quand on est le paternel ?

Aucun souci avec cela. Père ou pas, le job doit être fait et bien fait. D’autant plus que j’aime ce rôle. À un point tel que je suis présent alors que je devrais rester sans bouger pendant 6 semaines suite à mon opération.

Une fois le job terminé, comment t’occupes-tu ?

Le job n’est jamais vraiment fini car vu que les relais sont relativement courts, j’ai peu de temps pour préparer ce dont Xavier a besoin à son retour. Je m’occupe des boissons énergétiques, et je me tiens prêt dans le box au cas où Xavier rentrerait et qu’il aurait besoin de quelque chose en particulier. À la limite, je suis tranquille dix minutes avant qu’il ne prenne le départ. 

As-tu encore de l’appréhension quand il est en course ?

Aucune. Vraiment plus rien. J’ai très confiance en lui. Avant oui, plus depuis longtemps. Xavier est devenu nettement plus serein depuis qu’il est en endurance. Et il est aussi plus âgé. Sans oublier qu’il dispose d’une belle vision de la course. Et en plus, il se sent très bien au sein du team et l’ambiance entre les pilotes est extra. D’ailleurs, ce qui m’a fait particulièrement plaisir ici, c’est que les trois pilotes tournent dans le même dixième. 

Cela t’arrive-t-il encore de lui donner des conseils ?

Non, je n’ai plus rien à lui apprendre. Et cela fait longtemps qu’il ne me demande plus rien. D’ailleurs, il est beaucoup plus expérimenté que moi. Tu sais, cela fait 25 ans qu’il roule. Et l’endurance actuelle n’est plus du tout semblable à celle de mon époque.

En quoi est-elle si différente ? C’est toujours une course de 24h avec des changements de pilotes…

Oui, ok, mais cela va beaucoup, beaucoup plus vite. Nous, on tournait à 3 ou 4 secondes du temps normal. Aujourd’hui, c’est une course de vitesse pendant 24h. Quand tu vois les chronos que vient de signer Xavier lors de son premier relais, il n’était qu’à 5/10e de son record. 

Un championnat qui ne compte que quatre courses, c’est peu…

Effectivement, une course de plus serait bien. Pour les usines, c’est faisable mais pour le reste des teams, cela s’avère nettement plus compliqué. N’oublie pas, il y a quand même trois courses de 24h et une de 8h. Et les courses de 24h coûtent énormément d’argent.