Yamaha YZF, bleu azur

Essais Motos William Pletinckx
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Deux ans jour pour jour après la sortie de sa 450 aux standards révolutionnaires, Yamaha prône la sagesse pour la seconde année consécutive. Optimisée, ajustée, personnalisée, bonifiée, autant d’adjectifs pour décrire les évolutions du nouveau millésime. La 250, quant à elle, subit les dernières retouches bienvenues avant un lifting complet que l’on suppose pour 2013. Des valeurs sûres…

Certains avaient beau être convaincus que ce serait pour cette année, eh bien non, nada, encore manqué! La marque au diapason fait de la résistance en matière d’alimentation et c’est toujours bel et bien le traditionnel carburateur Keihin qui équipe la belle bleue. De ce fait, certains pourraient croire à une version moteur un peu vieillissante, à la réputation parfois fade et franchement en retrait par rapport à la concurrence. L’essai sur piste a vite fait de rassurer: le moteur de l’YZF possède tous les atouts pour faire taire ses détracteurs. Car même si elle n’est point «injectée», les ingénieurs ne se sont pas pour autant reposés sur leurs lauriers. En vrac: diamètre du carbu, piston, axe de balancier, courbe d’allumage et architecture du boîtier de filtre à air ont été revus et corrigés. De quoi donner à cette (probable) dernière version une optimisation maximale. Mais trêve de bavardage, place à l’action…

A peine enfourchée, la «ZF» donne une impression de facilité et d’aisance, au point même qu’on a presque l’impression d’avoir toujours roulé dessus. Guidon Pro Taper bien à son avantage, manette de gaz corrigée, selle rigide (mais pas trop) et ligne encore affinée… la belle tombe sous la main. Outre la vivacité moteur, nous sommes surtout positivement surpris par le comportement châssis. L’angle de chasse (réduit) et le nouveau cadre, redessiné au niveau des poutres latérales, donnent une impression de facilité et de légèreté rarement rencontrée auparavant. Fini le temps de la Yam’ un peu «bateau», large et pas maniable pour un sou. La dernière moulure s’avère légère à souhait et vire dans un mouchoir de poche. Côté suspensions, les éléments Kayaba se sont avérés irréprochables, tout au moins dans les conditions de notre essai. On attendra des circonstances plus exigeantes pour émettre un avis tout à fait objectif quant à ces derniers. Seul petit regret relevé: le léger manque d’allonge moteur dans un long bout droit à la texture «mangeuse de chevaux» où le bouilleur s’est montré un brin limité sur le troisième rapport et un poil court pour accepter la quatre. Pour le reste, c’est du tout bon!
 

Assagie

Pour avoir gardé en mémoire l’essai de la 450 révolutionnaire, millésime 2010, je m’attendais à retrouver cette sensation de force hors norme et de puissance «no limits», jugée à l’époque de «presque trop» par l’ensemble de la presse internationale ainsi que ses utilisateurs. Que du contraire! Les ingénieurs ont réussi à conserver la quintessence du moteur tout en le rendant plus docile, plus souple et nettement plus exploitable pour le commun des pilotes. Après vingt bonnes minutes d’essai sur piste, pas la moindre sensation de fatigue ni le moindre tiraillement musculaire au niveau des avant-bras ou de la ceinture scapulaire. La dernière version de la 450 aime se faire piloter en mode «cruise control». Une impression déconcertante de facilité où la consommation énergétique requise (du pilote…) a été largement revue à la baisse… Que du bonheur!

Une question nous vient donc à l’esprit: qu’est ce qui a bien pu assagir à ce point «la bête»? Car à y regarder de plus près, peu nombreux sont les détails qui diffèrent sur les bleues (ou les blanches c’est selon…) depuis deux ans. La réponse est très simple et se résume en trois lettres: C D I. Le fameux «mapping» en anglais, ou courbe d’allumage. C’est surtout ça l’avantage numéro un de l’injection électronique. Les Nippons ont trouvé le compromis parfait entre efficacité et plaisir. Si vous êtes un inconditionnel du pilotage «à la Everts», debout dans les virages et souvent un rapport au-dessus, autrement dit pas impressionnant mais efficace, la belle au diapason est faite pour vous… Et côté châssis me direz-vous? Eh bien on ne change pas une équipe qui gagne, à savoir que, hormis le setting corrigé du set Kayaba, pas de changements à noter par rapport au modèle précédent.

Enfin, pour les amateurs de petits détails, sachez que le bouchon de réservoir, la mousse de selle, les poignées, la qualité du caoutchouc des conduits menant au réservoir et, enfin, l’incontournable sticker ont été revus. Et ce, sur tous les modèles, deux et quatre temps.