Honda SH300i C-ABS, brave diable !

Essais Scooters William Pletinckx
Partager

«Arme anti-bouchons idéale», «tueur des boulevards», «bombe» parmi les 250-300cc, les expression guerrières ne manquent pas pour qualifier le Honda SH300i à l’allure pourtant si polie. Entre discrétion et performances insolentes, le modèle 2011 peaufine ses qualités.

Si Paris voue un culte au Piaggio MP3, Rome sacralise carrément le Honda SH. Hommes, femmes, jeunes et trois-fois-vingt serpentent dans les artères de la capitale italienne au guidon de leur SH 125, 150 ou 300, le plus italien des scooters japonais. Dessiné et produit en Italie (usine d’Atessa), le grande-roues est aussi devenu le deux-roues motorisé le plus vendu en Europe. Un best-seller de cette importance mérite un traitement VIS (Very Important Scooter…), d’où un lifting bienvenu après 3 ans de carrière.

 

Evolution subtile

Pas facile de distinguer les évolutions esthétiques du modèle 2011, néanmoins son habillage va plus loin dans la sophistication des assemblages, dans le mariage des couleurs et des finitions (mat, brillant). Le designer en charge du projet, Gianfelice Marasco, ajoute des arêtes tranchantes sur les flancs et sur la face avant avec pour résultat un SH300i un poil plus agressif. Voulue plus confortable, la selle intègre des nouveaux matériaux plus agréables. Au guidon le pilote s’installe idéalement, bien droit et avec beaucoup de place pour les pieds du fait de son plancher parfaitement plat. Globalement, le SH conserve une allure BCBG, bien sous tous rapports, ne laissant aucunement présager son punch dévastateur.

 

Puissant et doux

Doté d’une réactivité supérieure à la moyenne du segment 250-300cc, le 278cc de 27ch (inchangé) ne donne jamais l’impression de forcer. Un «coffre» saisissant qui permet de larguer sans mal un peloton de voitures et autres scooters. Puissant et doux, en ville le SH300i semble surfer au-dessus du lot au point qu’il faut véritablement se raisonner pour ne pas rouler à des vitesses hautement prohibées. Mais quel pied! Le SH300i vous téléporte littéralement, sa finesse constituant un autre point fort lors des incursions urbaines.  Cela dit, l’excellente santé du monocylindre à injection s’apprécie aussi sur les axes rapides où le Honda soutient un vrai 120km/h compteur en toute aisance. Pour l’anecdote, sachez que la vitesse de pointe compteur se situe au-delà de 150km/h…

Un tel niveau imposait un cadre à la hauteur qui, en 2011, se dote de nouveaux renforts destinés à peaufiner la stabilité à haute vitesse. Ces renforts profitent également à la qualité incisive du SH300i en ville, encore plus tranchant dans ses changements de direction. Son comportement de panthère, le Honda le doit aussi à son couple de roues de 16’’. Non contentes d’offrir une plus grande souplesse naturelle au comportement, ces grandes galettes – affichant un nouveau design – offrent un comportement digne d’une moto: précision et stabilité, des sentiments que la fourche et le double combiné arrière affinés pour 2011 (réglages) renforcent davantage. La version C-ABS (freinage combiné + ABS) constitue le nec plus ultra dans le segment scooter avec des arrêts à la fois très courts et toujours sécurisés.

 

Unanimité

Dans les discussions de scootéristes, le SH300i fait souvent l’unanimité lorsqu’il s’agit d’évaluer son dynamisme. Un vrai «sniper» des villes, qui atteint sa cible (votre destination…) avec une précision et une discrétion incomparables. Ses manquements d’ordre pratique étant partiellement comblés par la présence d’un top-case d’origine, que pourrait-on lui reprocher? Un design trop sage? Ses 13.000 ventes en 2010 rien qu’en Italie (!) prouvent qu’ils sont plutôt nombreux à succomber… Finalement, et même si le tarif est en baisse (4.990€ sans ABS), le SH300i reste toutefois un investissement que seuls des utilisateurs intensifs envisagent. Une chose est sûre : ce scooter demeure l’un des plus efficaces deux-roues motorisés en environnement urbain.