Krugger Triumph « Bobber – Basse-Bodeux »

Actualités Motos Laurent Cortvrindt
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Fin 2017, Triumph Benelux demandait à Fred Krugger d'interpréter sa vision du Bobber avec pour objectif d'en faire une machine avant tout destinée aux courses d'accélération. Une moto à finir pour le début de saison afin qu'elle soit exposée en 2018, notamment aux Bikers'Classics. La présentation officielle vient d'avoir lieu ce mercredi 9 mai sur les hauteurs du Sart Tilman, à Liège.

 

Comme d'habitude, la moto fourmille de détails et astuces parfois presque invisibles avant que l'on ne se penche sur cette machine sans nom précis, contrairement aux habitudes de Fred Krugger.

Aussi, sur le flanc de la moto, le "Bonneville" a disparu au profit de la localité du champion du monde et cette nouvelle réalisation peut donc être appelée "Krugger Triumph Bobber – Basse-Bodeux".

Fred Krugger n'a pas réellement reçu de cahier de charge précis de Triumph mais il devait respecter l'esprit de base et la ligne de la Bonneville Bobber tout au long de sa transformation.

Pour sa réinterprétation, il a puisé au maximum dans les pièces de la Bonneville Bobber et de la Bonneville Speedmaster, ainsi que dans le catalogue de pièces et accessoires de Triumph (poignées, phare Led avec cerclage alu, bouchon d'huile, couvercle de frein avant, support de câble d'embrayage…).

"Le Bobber est une base qui permet des transformations relativement aisées", explique Fred Krugger. "Visuellement, elle est assez simple. Et techniquement, il y a peu d'électronique. Avec quelques idées et un peu de savoir-faire, il y a moyen de faire de belles choses".

En détail

Proportions et ligne: on note quand même pas mal de différences avec la moto d'origine. La Bobber – Basse-Bodeux se révèle 80mm plus longue et 50mm plus basse au niveau du cadre. Descendre le réservoir sur le moteur a permis de renforcer le dynamisme de la silhouette.

Petit souci, il a fallu composer avec les pompes d'injection qui manquaient désormais de place, ce qui a nécessité la construction d'un réservoir additionnel, placé désormais sous la selle au recouvrement signé WildHog, afin de relocaliser la pompe d'injection.

Tous les points d'ancrage du réservoir d'origine ont été conservés. Positionné au plus près du moteur, il propose une capacité de 16 litres et son bouchon, normalement à droite, a été recentré. Le réservoir additionnel est finalement masqué par les deux caches d'origine mais repositionnés 50mm afin de souligner la courbe du cadre similaire à celle du bras oscillant.

Cadre: entièrement préservé, il est donc absolument d'origine afin de garantir la fiabilité comme une moto "constructeur". Pour faire place aux pompes à essence, le Cantilever et la suspension ont disparu. D'un faux "hard tail", on passe donc à un véritable "hard tail", ce qui n'est pas dérangeant dans la philosophie de la moto, conçue rappelons-le avant tout pour des courses d'accélération. Le bras oscillant est désormais rigide.

Guidon: d'origine, il voit ses fixations désormais posées sous le té de fourche, ce qui a nécessité d'usiner le guidon pour le faire passer au niveau de la colonne de direction. Les canons de fourche ont été usinés et raccourcis de 35mm.

Repose-pieds: pour des raisons ergonomiques et visuelles, ils ont également été déplacés vers l'arrière.

Jantes: l'une des rares infidélités au catalogue Triumph car elles sont signées Arlen Ness, ce sont des Procross 18 pouces. Leurs moyeux ont été usinés. Ces jantes accueillent des pneus Dunlop Sportmax 120mm et 160mm conçus spécifiquement pour ce projet. Détail qui tue, ils portent d'ailleurs le logo Krugger, gravé au lazer, et bénéficient d'une finition spécifique!

Garde-boue: l'arrière est repris du Speedmaster pour davantage de cohérence avec la ligne. Il a été découpé et modifié. L'avant est "fait maison".

Échappement: en inox, son diamètre est de 53mm, avec mégaphones avec tube à absorption.

Livrée: enfin, après avoir envisagé privilégier un ton noir, la couleur choisie est un gris Skoda L7TA. Car comme le dit souvent Fred, une bonne réalisation n'a pas besoin de couleur spécifique. Les logos en néoprène ont été découpés par l'Atelier 8185 de Francorchamps et les casques Qwart ont assorti un de leurs modèles à la moto.

Au total, plus de 500 heures de travail auront été nécessaires à la réalisation de ce projet. La "Basse-Bodeux" a perdu une quinzaine de kilos par rapport à sa base.

Dans ce projet, les partenaires de Fred Krugger se nomment Triumph, Dunlop, Qwart, Wildhog, Atelier 8185, SBV Tools, Arlen Ness, Carrosserie Counotte et bien sûr Thierry Dricot pour les photos.