24H Spa, Bastien Mackels: « Les conditions changeantes, ça me plaît! »

Actualités Motos Sports Vincent Marique
Partager

Interview de Bastien Mackels, qui disputera cette année ses premières 24H de Spa.

Cette année, Bastien Mackels sera le seul pilote à défendre nos couleurs en catégorie reine EWC lors des 24 Heures de Spa. Un rôle qui lui tient à cœur mais qui ne lui met pas pour autant plus de pression. Rencontre avec le Sprimontois avant sa première participation au sein de l’équipe belge KM99.

Propos recueillis par Benjamin Houx

La Yamaha R1 et Spa-Francorchamps, c’est une bonne combinaison ?

Je n’ai pas encore roulé avec la R1 KM99 à Spa. Mais on dispose d’un très bon préparateur moteur, Bruno Bailly, qui travaille notamment pour Yamaha en WSBK. Et je suis sur un circuit que je connais parfaitement, l’essentiel sera donc de bien mettre au point la machine pendant les essais.

Que redoutes-tu le plus lors de ces 24H ?

Autant la chute que les problèmes mécaniques, bref tout ce qui fait que la course serait compromise. Le pire serait une blessure avant le week-end des 24H, comme l’année passée, qui m’obligerait encore une fois à déclarer forfait. Cela étant, on peut penser que je joue avec le feu en participant au championnat de Superbike allemand IDM sur le circuit où je me suis blessé l’an dernier. Mais la passion est trop forte et je préfère me dire que cela ne peut pas arriver deux fois de suite.

Cette participation à l’IDM, est-ce un échauffement ?

Oui, d’une certaine manière. C’est surtout une opportunité au sein du team Yamaha Benelux avec qui je roulais en 2021. Un pilote s’est blessé, dès lors je le remplace à Oschersleben pendant sa convalescence. Lors du premier week-end, on finit 4e et 5e en étant la première Yamaha à passer la ligne d’arrivée. Il nous manquait un peu de grip. Mais on a su résoudre ce problème lors du deuxième week-end puisque je termine en 2e et 3e position à 135 et 435 millièmes du vainqueur.

La météo est toujours une incertitude à Spa. As-tu une préférence ?

Personnellement, s’il pleut, ça peut m’arranger. Les conditions changeantes, ça me plaît ! J’arrive toujours à m’adapter très vite. Mais c’est pareil pour tout le monde, donc je me concentre davantage sur les réglages et les changements dans les stands, où la réussite dépend de nous. Après, question pneumatique, il y a des grosses différences entre les marques. À voir quel sera le niveau.

Chez KM99, vous roulez en Dunlop. Est-ce une force à Spa ?

Rouler en Dunlop, c’est toujours une force ! Ils sont très réguliers et on profite du soutien de l’usine. Un donne non négligeable. Cependant, il faut avouer que le Bridgestone a un avantage en termes de grip sur l’angle maximum. Et à Spa, on passe beaucoup de temps sur cet angle maximum… Il faudra voir la qualité du pneu au moment de la course. Au Mans, Dunlop a prouvé son efficacité dès le début de la course face aux Bridgestone. Nous n’avons ainsi pas à rougir.

Le vendredi va être bien chargé entre les séances d’essais, de qualification et les nocturnes. N’est-ce pas trop éprouvant de tout gérer la veille des 24H ?

Ça va être très éprouvant pour tout le monde. On préfère rouler le mercredi après-midi, comme au Mans par exemple, pour profiter d’un long temps de repos entre les efforts. La préparation physique de chacun fera la différence. Le plus gros inconvénient de cet horaire, c’est le temps qu’on va dédier aux fans, aux amis et aux sponsors présents. Tout va s’enchaîner, on aura malheureusement moins de temps libres pour en faire profiter tout le monde. C’est plutôt dommage à mes yeux.

Dès l’année prochaine, on devrait passer sur un format de course plus court que 24h. Qu’en penses-tu ?

Si je gagne les 24H cette année, je ne serai pas déçu que cela disparaisse par la suite. Sinon, je perdrais la chance de pouvoir remporter les 24H de Spa, ce qui serait dommage. Ce serait une victoire importante à mon palmarès. Mais puisqu’un nouveau format est sur la table, je trouverais intéressant de voir une nouvelle dynamique dans l’organisation du week-end, qui apporterait autant aux pilotes qu’aux spectateurs. Je suis pour une formule qui amène plus de spectacles et d’attractivités pendant la course.

Comment imagines-tu ce nouveau format ? 

Je pense qu’il faut garder une partie de nuit, parce que ça reste exceptionnel de rouler de nuit à Spa. Et en même temps, une course plus typée sprint pourrait s’avérer intéressante. Par exemple, j’aimerais bien voir une formule de 10h le samedi et une deuxième manche de 6h le dimanche. Ça forcerait à avoir des réglages différents pour les courses et ça ne gâcherait pas tout le week-end en cas d’abandon le samedi après-midi.

La visibilité de nuit à Spa, c’est justement un aspect qui dérangeait les pilotes l’an dernier…

Spa n’est pas aussi éclairé la nuit que les autres circuits, certes. Mais j’ai tendance à penser que mettre des spots qui donnent la même luminosité qu’en journée n’a aucun intérêt. Je me souviens de mes 8H de Spa en août 2008, je roulais sur un Yamaha R6 avec des phares d’origine. Ce fut une expérience de fou. Une fois sous les spots du Mans, j’aurais presque pu rouler sans phares. Moins de luminosité provoque plus d’adrénaline et j’adore ça à titre personnel. Je conçois que la dangerosité soit plus accrue mais mon œil de pilote aime l’excitation que ça procure.

S’il y a un endroit où le public doit se placer pour te regarder passer, quel serait-il ?

Oh bah, sans hésiter, c’est le raidillon. Même si à Spa, le public est assez loin, c’est l’endroit idéal pour voir les suspensions travailler, le pilote se déhancher en changeant d’angle et la reprise des gaz. Tout le monde s’accorde à dire que c’est un enchaînement unique au monde, voire le plus beau. Et la nouvelle tribune en haut du raidillon propose un point de vue incroyable.

L’équipe KM99 propose une invitation en loge. En quoi consiste-t-elle ?

Puisqu’on roule à domicile, l’équipe a voulu proposer une expérience unique au public. On a une loge sur la terrasse à la fin des anciens stands (juste avant le Raidillon, ndlr). On vend des tickets VIP pour y accéder et se rencontrer dans un cadre idéal. Le pack comprend le parking VIP et la navette jusqu’à la loge, l’accès à l’enceinte générale et aux paddocks, l’accès à la mezzanine KM99, les repas du midi et du soir avec un open bar de 11h à minuit ainsi qu’une visite guidée du box KM99. Les places sont limitées et proposées à 395€ HTVA/personne (plus d’informations sur https://www.km99.be/fr/vip.html).