Yamaha Tracer 9 & 9 GT – Et s’il ne fallait en garder qu’une?

Essais Motos Laurent Cortvrindt
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Déclinaisons touristico-sportives de la MT-09, les Tracer 900 et Tracer 900 GT évoluent à leur tour, dans la foulée du roadster et du reste de la gamme MT de Yamaha. Outre leur dénomination, les nouvelles Tracer 9 et Tracer 9 GT passent évidemment à l’Euro 5 mais elles en profitent pour améliorer leurs performances tout en adoptant un style plus sexy. Certains progrès sont très nets mais quelques détails peuvent encore irriter.

Texte Laurent Cortvrindt – Photos Yamaha

Comme le veut la coutume marketing, chaque présentation de nouveau modèle débute par quelques slides Powerpoint pour faire le point sur les ventes européennes. Et contrairement à ce que nous avons pu entendre ces derniers temps, pour une fois, la sinistrose n'était pas au rendez-vous. Au contraire, les responsables Yamaha qui se tenaient devant nous avaient même l'air plutôt satisfaits du défunt exercice. Une année 2020 pourtant étrange, voire sans précédent au niveau des marchés, mais qui a finalement vu Yamaha tirer son épingle du jeu en égalant presque ses ventes de 2019 (85.000 unités), son deuxième meilleur exercice de la décennie écoulée! Il n'y avait donc, effectivement, pas de quoi faire grise mine, surtout avec des parts de marché (12,6%) en hausse d'un dixième de pourcent. Une hausse modeste, certes, mais si l'on se souvient que les usines ont été mises à l'arrêt complet et que les concessionnaires ont dû fermer pendant plusieurs semaines, Yamaha peut vraiment se féliciter! Surtout que le constructeur nippon entame 2021 avec énormément d'enthousiasme. En effet, le renouvellement de sa gamme Tracer devrait doper les ventes. Derrière l'intouchable famille Hypernaked qui représente 43% des immatriculations de la marque, les Sport Touring sont, avec 21%, les deuxièmes têtes de gondole. Depuis la première Tracer apparue en 2014, près de 110.000 clients européens ont craqué, et environ 45% d'entre eux l'ont fait pour une Tracer 9 ou une Tracer 9 GT. Ces deux modèles pèsent donc dans la balance Yamaha et il convenait de ne pas se «louper» pour ce modèle année 2021, la 3e génération du genre, après celles de 2015 et 2018.

Nombreux changements

Aussi, à la lecture des notes qui nous sont fournies en parallèle de la présentation, outre la nouvelle dénomination qui abandonne le «900» pour un simple «9» plus sobre, nous ne sommes pas surpris de découvrir une liste importante de modifications. À commencer par celles apportées au bloc trois cylindres animant tant la Tracer 9 que la 9 GT. Le CP3 se met évidemment en conformité avec la norme Euro 5. Mais surtout, il «prend» 42cc (889 au lieu de 847), 5,5Nm 1.500 tours plus bas (93Nm à 7.000tr/min au lieu de 87,5 à 8.500tr/min) et 4 chevaux à un régime inchangé (119ch à 10.000tr/min au lieu de 115). La commande ride-by-wire a également été retravaillée et un gain de 9% est annoncé au niveau de la consommation, soit 5l/100km. Sur cet élément, 1,7 kilo a été économisé. Un solide boulot a aussi été effectué sur le châssis en aluminium. Plus léger, 50% plus rigide latéralement, il permet surtout un repositionnement du moteur de 5°, désormais monté dans un angle de 52,3° par rapport aux 47,5° du modèle précédent. Objectif de la manœuvre: améliorer la stabilité à haute vitesse et avec chargement, le gros défaut de la Tracer 900 de première génération. Le nouveau sous-cadre arrière permet d'accueillir deux valises rigides et un top-case et de supporter une charge complémentaire de 193 kilos, soit 7% de mieux. De son côté, le bras oscillant en aluminium prend 64mm par rapport à celui de la MT-09 mais l'empattement de la Tracer reste le même que sur le MY2018, soit 1.500mm. Plus rigide, ce nouveau bras oscillant pivote désormais à l'intérieur de la structure du châssis, et non plus à l'extérieur comme précédemment. Les jantes sont, elles aussi, nouvelles. Plus fines, elles font économiser 1kg par set. Au total, les multiples coupes un niveau du poids permettent à la Tracer 9 de gagner 1kg sur la balance, malgré son équipement supérieur. Enfin, et cela ne passe pas inaperçu, à l'instar de la Tracer 7, les 9 et 9 GT adoptent un style plus aguicheur. La nouvelle face avant plus moderne est nettement mieux réussie et l'éclairage LED généralisé apporte un jolie touche de modernité.

En selle

Après avoir avalé le plus gros de la théorie, il est temps de passer à la pratique. Le froid de la Toscane où a lieu cette prise en main me cueille dès la remise des clés. Il fait à peine 3°C et même si le ciel est bleu, il y a un vent à décorner les bœufs. Heureusement, aujourd'hui, c'est la Tracer et non la MT-09. J'ai beaucoup roulé sur les deux précédents modèles. Aussi, à peine en selle, je remarque la différence au niveau de la position de conduite. L'assise se trouve désormais à 815mm du sol. C'est 15mm plus bas qu'avant mais une «position haute» permet de remonter la selle à 825mm. Les repose-pieds ont été repositionnés de 14mm en hauteur et de 4mm en arrière. Pour mon mètre quatre-vingts, l'angle formé par les genoux reste confortable. Et à l'arrêt, mes pieds se posent bien au sol. Enfin, le guidon a été repoussé de 9mm vers la roue avant et remonté de 4mm. Ces quelques retouches me conviennent parfaitement et du parking vers la longue allée typiquement toscane qui nous mène vers une première «strade bianche», j'évolue sereinement, le large guidon aidant bien à manœuvrer l'ensemble. Mais le bon point, c'est que si, pour votre morphologie, cette nouvelle ergonomie ne convient pas, sachez que tout est ajustable. Au total, cela fait donc 8 positions de conduite différentes.

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